ROMANS

ARTARIT Stéphanie « On ne mange pas les cannibales », Belfond Noir, 5/25, 396 p.

Une jolie écriture pour un sujet pas gai du tout : une famille de marginaux dont la vie est marquée par maladie, violence et inceste. Par ailleurs, cela se terminera avec meurtre et viol. Heureusement, l’auteure est là avec son talent pour créer un monde à part ; elle réussit à équilibrer son histoire en l’agrémentant de moments de grâce à travers la musique classique et l’amour, ou bien, en y introduisant des éléments presque magiques : ainsi ce chimpanzé solitaire du zoo qui a des réflexions d’un humain, qui s’adresse directement au lecteur ! Roman original qui questionne la part de bête dans l’homme et la part d’humanité dans les bêtes

BENEDICT Marie « Lady Churchill » Ed Presses de la Cité- 05.25 – 425 p.

Biographie romancée de la compagne de Winston CHURCHILL. Alors qu’elle rencontre son futur mari, Clémentine HOSIER a déjà éconduit deux prétendants. Elle succombe au charme de CHURCHILL, jeune parlementaire brillant et qui défend le vote des femmes. Pendant les 60 ans que dureront leur mariage, elle soutiendra son mari vaille que vaille tout en cherchant à s’émanciper des rôles de mère et d’épouse auxquels le sexe faible était cantonné. Pendant le blitz, elle aidera la population londonienne, notamment en se battant pour que les femmes puissent participer à l’effort de guerre. Il faut noter qu’elle fera toujours pour son mari un rôle de conseillère dans ses prestigieuses élections. Le livre est long, très long, voulant englober tous les traits de ce destin exceptionnel.

DALTON Chloe « Ce que ton regard promet » Ed. Mazarine, trad. de l’anglais par Jeanne Simon, 5/2025, 346p.

Covid oblige, la narratrice quitte la ville pour se confiner dans la campagne anglaise où elle a acheté une vieille grange délabrée du 18ème siècle. Un jour elle découvre dans les hautes herbes, un minuscule lièvre, pas plus grand que la paume de sa main, couché sur le ventre, les yeux ouverts, les oreilles courtes et soyeuses serrées contre son dos. La mère ne venant pas rechercher son petit, je décidai de prendre le levraut chez moi. Je trouvais dans les livres des descriptions à n’en plus finir, sur la façon de cuisiner un lièvre mais pas un mot sur la façon de l’élever. Il tétait au biberon, se blottissait alors tout contre mon cœur, dans ma main, longtemps après avoir fini. Je passais mes journées de travail avec lui à mes côtés. Il semblait apprécier de me garder dans son champ de vision. Le levraut, en réalité une hase, restera 3 ans chez la jeune femme, se reposant à ses côtés, à l’aise en sa présence, menant à l’extérieur sa vie d’animal sauvage. Stupéfiante et incroyable histoire : la hase reviendra faire ses petits chez la narratrice !! Un délice de lecture, ravissants croquis de levrauts au crayon. A déguster absolument.

DE GIOVANNI Maurizio « RIDEAU POUR LE COMMISSAIRE RICCIARDI » Ed Rivages /NOIR. 05/25 – 312 p.

L’auteur nous entraîne dans les ruelles d’un Naples pittoresque où l’on jette par la fenêtre la vaisselle du nouvel an ! Son héros favori, le Commissaire RICCIARDI doit résoudre une énigme complexe lors d’un meurtre sur la scène d’un petit théâtre, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des problèmes de cœur pour une belle napolitaine. Récit un peu confus par moment, mais les fans de l’auteur apprécieront.

GRIFFITHS Rachel Eliza. « Promesse » Éd NRF-Gallimard. Traduction d’Emmanuelle Ertel. 440 p.

Rachel Eliza Griffiths est poétesse, photographe. Elle est aussi l’épouse de Salman Rushdie depuis 2021. C’est son premier roman. Salt Point, bourgade de Nouvelle Angleterre, dans les années 1950. 2 familles noires, les Kindred et les Junkett, s’aiment, s’entraident, font face à la haine provoquée par la ségrégation de certains membres des habitants de cette petite commune. Malgré la violence et les drames, tout ce roman repose sur l’amour tout en étant dénué de stéréotype larmoyant. Très belle écriture emplie de lyrisme et de poésie. Beaucoup d’émotion. A lire impérativement. A mes yeux, ce roman est digne d’être dans la lignée de Toni Morrison. Un très grand roman.

GUILLAUMIN Emilie « Soleil invaincu » Grasset, 5/2025, 347p.

Jeanne travaille pour la société de son producteur de mari, dont la devise est More trash, more cash. Leur fils, Quentin, 13 ans, est fasciné par les écrans et les émissions de son père qui lui demande de lui ramener des images fortes qui passeront à l’antenne. Quentin filmera en direct une agression dans le métro, sans porter secours au blessé et en lui volant son portable … Sa mère, épouvantée, prend la décision de l’arracher à l’emprise de son ex-mari pour ramener Quentin dans la forêt où son père lui avait appris, au même âge, à vivre dans la nature, en respecter la beauté, en connaître les dangers. Elle kidnappera Quentin et avec l’aide de Mathias, garde-forestier, elle fera découvrir à son fils les secrets de la forêt de son enfance : Chêne-de-cœur, ainsi que son père l’avait fait avec elle. Mais le temps lui est compté. On vient de lui diagnostiquer une grave maladie. Magnifique roman. On a la larme à l’œil.

JÉHANNO Claire « Qu’importe la nuit ». Harper Collins, mai 2025. 359 p.

Victoire et Jérôme, heureux quadragénaires mènent une vie tranquillement bourgeoise à Montmartre. Vivant ensemble depuis 10 ans, ils décident de se marier dans la propriété familiale de la jeune femme dans la région de Chinon. Partis organiser les préparatifs de la cérémonie avec des amis dans la région, après une soirée de « beuverie », Jérôme percute quelqu’un sur une route de campagne. De retour à la villa il garde le silence et son secret mais pour combien de temps ? Avec une écriture simple, un rythme fluide, on suit la vie de deux Parisiens qui vont voir leur existence bouleversée par un drame et ses conséquences. Les personnages sont sympathiques, intéressants sauf Jérôme qui pour moi reste un minable du début à la fin ! Roman sur la culpabilité, les choix, les décisions irrévocables, les tournants de la vie et le sens qu’on veut lui donner. À lire.

KELLERMAN Jonathan « Serpentine ». Traduit de l’anglais (États Unis). Éditions du Seuil. Juin 2025. 460 p.

Sur l’insistance de sa supérieure, le lieutenant du LAPD Milo Sturgis doit résoudre une affaire vieille de plus de 40 ans ; retrouver le meurtrier d’une jeune femme venue tenter sa chance à Los Angeles et découverte assassinée dans sa voiture sur Mulholland Drive. Accompagné de son fidèle ami le psychologue Alex Delaware, ils vont découvrir les aspects les plus noirs du Los Angeles des années 80. On retrouve avec grand plaisir le duo Sturgis/Delaware dans une enquête parfaitement maîtrisée avec beaucoup de rebondissements. Excellent policier sur la résolution d’un cold case qui met en scène un horrible couple de psychopathes.

KRONLUND Sonia « L’homme aux mille visages », Grasset, 1/24, 176 p.

Grosse déception. L’auteure normalement réalise des émissions radio et pour ce récit elle a fait une recherche qui lui a pris 5 ans. Dans son enquête elle est motivée par sa fascination pour un imposteur qui piège les femmes vulnérables et trouve son bonheur dans l’incessant mensonge qu’il sert à ses victimes. L’auteure trouve quatre de ses victimes, car oui, Ricardo/ Alexandre menait des vies parallèles sous plusieurs identités différentes, c’est un vrai caméléon… L’idée était bonne et, par ailleurs, basée dans la réalité. Pourtant, cela aurait donné un meilleur résultat si la productrice radio avait travaillé à quatre mains avec un vrai écrivain. Cela reste un témoignage.

LAMALFA Marta « L’Ile des femmes qui volent » Phébus, 5/2025, trad. de l’italien par Audrey Richaud, 352p.

Dans la petite île d’Alicudi, 713 habitants, au large de la Sicile, végète la misérable famille IATI qui travaille la terre pour Don Nino. Terriblement pauvre et perpétuellement affamée, n’ayant à manger que du pain de sarrasin noir, pratiquant la pêche au cerf-volant ! Seul, Nardino qui a une jambe plus courte, a été mis à l’école. Il se passe des choses étranges dans cette île volcanique. On dit que les femmes dansent et volent au-dessus du sol. Les majares ont des pouvoirs magiques ! On ne saura qu’à la fin du roman la raison de cette anomalie due à l’ingestion de l’ergot aux substances psychédéliques que le pain contenait. Le roman est tiré d’une histoire véridique. Embrouillé et compliqué à lire. Ancrage des croyances paysannes.

MALVALDI Marco « Obscure et Céleste » SEUIL, mai 2025, 345 p.

Nous sommes en 1631, près de FLORENCE, durant une épidémie de peste. Dans un petit couvent impécunieux, une moniale est retrouvée défenestrée : suicide ? Crime ? Telle est l’énigme que devra résoudre le génial GALILEE, aidé de ses filles qui vivent au couvent, de son maître, et bien sûr des mathématiques. Avec humour, l’auteur nous livre un roman policier historique original, il brosse une savoureuse galerie de portraits, moniales, abbés, jésuites, etc… il s’en passe des choses dans ce petit couvent !

MIURA Shion « Chez Tada : travaux en tout genre », roman traduit du japonais par Liza Thetiot. Actes Sud. 298 p.

Shion Miura est essayiste, écrivaine. Son livre « la grande traversée » est devenue un film et une BD. Le titre « chez Tada » a un sous-titre « Travaux en tous genres » : garder un chihuahua pour un week end, donner ce chien à deux prostituées charmantes car leurs propriétaires ont fui, au passage s’occuper du proxénète, prendre en charge un jeune garçon, mal-aimé par ses parents à la sortie de l’école, et qui se retrouve malgré lui embarqué dans un trafic de drogue. Et j’en passe de ces travaux en tous genres ! Et je n’oublie pas le complémentaire Gyôten qui débarque dans la vie de Tada. Personnages hautement attachants. A travers leurs aventures et mésaventures, c’est leurs faiblesses, leurs joies, leurs actes manqués. Grande réussite, roman dans la belle lignée de tous ces romanciers et romancières japonaises qui nous donnent beaucoup de bonheur.

MUSSO Valentin « VOICI DEMAIN » Ed JULLIARD – 05/05- 252 p.

Dans un coin perdu des Pyrénées, un père et ses deux enfants vivent en autarcie dans la crainte d’une fin du monde proche. Mais les évènements se précipitent et les deux enfants doivent bientôt affronter seuls une existence pleine de dangers. MUSSO ne se prive pas d’accumulations de rebondissements jusqu’à une fin un peu conventionnelle, son style percutant rendant néanmoins le récit agréable à lire pour les fans de l’auteur.

PAVIČIĆ Jurica « Mater dolorosa », trad. du croate par Olivier Lannuzel, Éd. Agullo, 9/24, 395 p.

Ce polar bien rythmé est un roman tout à la fois social et psychologique brassant tous les sujets problématiques de la société croate post-guerre en Yougoslavie. C’est facile à suivre, car les chapitres sont courts et à chaque fois organisés autour d’un des trois protagonistes : la mère, la fille, le policier. Autour d’eux s’articulent deux familles bien distinctes, avec deux modes de fonctionnement différents, dans la ville de Split des années 2000. Quand une jeune fille de 17 ans est retrouvée morte et violée dans un hangar d’une usine abandonnée, tous nos personnages seront affectés et peu à peu se cristallisera la question sur qui est prêt à faire quoi pour protéger sa famille.

PORTICHE Roland « BERENICE » – Ed Fayard 05/25.

L’ouvrage est intitulé « La Juive qui voulait régner sur ROME » ! En fait, qui est la Bérénice de RACINE ? Descendante du tyran HERODE le Gd, elle en a hérité une ambition sans limite et le goût du pouvoir sans partage. Intelligente, elle a soif de culture et sera éduquée par le grec PYTHEAS aussi bien de doctrines de philosophie que de sport et même de sports de combat !! Mais BERENICE tombe amoureuse de TITUS, général romain qui commande les troupes ennemies ! Partagée entre son peuple, que choisira-t-elle ?? LA JUIVE comme l’appellent les Romains, pourra-t-elle devenir Reine de ROME si elle épouse TITUS ? Très long ouvrage, très descriptif.

SCANACAPRA Francesca « PARADISO (la saga de Graziella) » – Ed faubourg Marigny- 0/25 – 317 p.

Premier tome d’une trilogie sur la vie d’une jeune fille italienne, GRAZIELLA, née dans les années 30 en Lombardie au sein d’une famille dont les parents ne sont pas riches mais qui mènent une vie douce jusqu’ à ce qu’un accident de chantier ne rende invalide son père et que la guerre ne vienne frapper à leur porte. Le père réformé ne part pas à la guerre mais de nombreux enfants doivent être évacués plus loin dans un couvent où ils vont mener une vie dure, assaillis par la faim et le froid. A la fin du conflit Graziella retrouve son village mais la vie n’est plus la même. Repérée par une institutrice pour son intelligence, elle va poursuivre ses études et alors… suite aux lecteurs !! Un livre facile, intéressant, rendant l’atmosphère de cette époque et l’épreuve que vécurent ces pauvres gens. Style très agréable de par sa traduction.

SOTIRIOU Constantia « Ledra Palace », Ed Héloïse d’Ormesson traduit du grec par Nicolas Pallier 05/25, 125 p.

Je ne connaissais pas cette autrice au même titre que je connaissais mal son île natale, Chypre. Elle décide de nous en parler et surtout d’évoquer le Ledra Palace. Plus qu’un établissement de luxe, cet hôtel a été et reste le symbole de Chypre, témoin de tous les évènements qui ont marqué l’histoire de ce pays du Moyen-Orient toujours divisé à ce jour par la ligne verte qui marque la séparation entre les turcs qui occupent le nord de l’île et les grecs, le sud. C’est en égrenant 22 courts chapitres sous forme de petites anecdotes, de fables, de contes, d’us et coutumes que le lecteur peut, à chaque fois, ouvrir la porte d’entrée de ce luxueux hôtel et accéder à la vie chypriote. Le fil conducteur de ces moments de vie est un breuvage, qui but sous différentes formes apporte bien être, joie et réconfort dans le cadre somptueux du Ledra Palace. Au goût de ces boissons, s’ajoutent les parfums des ingrédients qui les composent, les couleurs, mais aussi les souvenirs des personnes qui ont eu le privilège de siroter ces boissons. L’autrice aborde en filigrane et par petites touches comme un peintre sur sa toile les grands évènements historiques qui ont marqué ce pays. Chaque chapitre se termine par la recette de la boisson citée en préambule ainsi que les vertus qu’elle peut apporter à leurs consommateurs privilégiés. L’écriture se veut quelquefois répétitive comme une litanie qui donne au récit un caractère mélodieux et presque sacré.
Même si le Ledra Palace a perdu ce côté fastueux d’un grand établissement hôtelier, il reste néanmoins aujourd’hui le symbole du maintien de la paix entre turcs et grecs. A regretter cependant dans ce premier roman, le manque de profondeur dans les réflexions de l’autrice nous privant d’apprécier pleinement son engagement sur la question chypriote.

TINEL Anne-Christine « La Mangue et le papillon » Ed.Elyzad, 5/2025, 101p.

Les années 60 en Lozère. La vie est heureuse à la ferme avec les frères jumeaux de Claire et sa sœur aînée Lucie. Toutes deux partagent rires et jeux. Un jour Lucie disparaît. Comment a-t-elle pu abandonner Claire ? Mais Lucie était noire. Ce n’était donc pas sa sœur. Dans le pays il y avait un autre garçon noir, Réunionnais, qui parlait de son île et qui avait été placé par la DDASS dans la Creuse, puis à Mende. Le père avait signé une procédure d’abandon, requise pour que l’enfant devienne pupille de l’Etat. La République, sous couvert du mensonge d’émancipation, a organisé le transfert d’enfants réunionnais pour les placer au service de métropolitains en manque de bras. Politique de la France, censée lutter contre la pauvreté de l’île et donner une chance aux enfants de s’élever socialement. Certains étaient placés 5 ou 6 fois !! En 2002, un Réunionnais exilé dans son enfance demandera 1 milliard d’euros de dédommagement à l’Etat. Court récit prenant.

TONG CUONG Valérie « Voltiges », Gallimard, 3/24, 240 p.

L’auteure qu’on a connue en 2021 avec Un tesson d’éternité dans ce nouveau roman parle d’un couple dont la fille est une athlète de haut niveau. (J’y ai surtout appris l’existence d’un sport qu’on appelle tumbling : « une gymnastique acrobatique vertigineuse ».) On y suit l’évolution du couple parental, ainsi que le duo que forment l’entraîneur et la jeune sportive. La mère accompagne fidèlement sa fille dans son parcours sportif, le père fera vivre un cauchemar à la famille quand ses affaires ne marcheront plus… Il y aura aussi l’apparition d’un frère inconnu jusque-là et une tornade qui s’abat sur la ville, il y aura aussi l’infidélité, et la fille sera prise entre les deux parents.

USAMI Rin « La fille sur la banquette arrière ». Éditions Picquier. Traduction du japonais Sophie Refle. 140 p.

L’autrice, née en 1999, a reçu en 2021 le prix Akutagawa, prix prestigieux au Japon pour son premier roman Idol paru en 2020. Kanko, lycéenne, a deux frères, l’un plus âgé, l’autre plus jeune qu’elle. Tous deux ont quitté le foyer familial. Ce foyer est un enfer : mère, alcoolique et handicapée après un AVC, père passant de crises de violence sur ses enfants à des moments agréables et attentionnés. Quel sera le choix de Kanko : rester près de ses parents qui ont besoin d’elle ou fuir comme ses frères ? Elle aura la réponse après un voyage en voiture pour aller à l’enterrement de sa grand-mère paternelle. Livre attachant mais il n’est pas mon préféré dans la littérature japonaise.

WAGENDORFER Eva « Sœurs des ondes », Ed Robert Laffont traduit de l’allemand par Brice Germain 05/25, 505 p.

Le destin de trois femmes liées à une station de radio allemande dans les années dorées de l’Allemagne en plein essor économique et marquée par une effervescence culturelle et artistique. C’est dans cet eldorado, qu’elles vont finir par trouver l’amitié, l’ascension professionnelle et peut-être l’amour. Sous des allures de feel good, l’autrice aborde la question de la condition féminine durant les années 30 dans le monde des médias et notamment celui du radio dominé par les hommes. Le procédé narratif apporte un certain réalisme agrémenté d’une note de romantisme qui rend le récit agréable à lire.

WHITEHEAD Colson « La règle du crime », Albin Michel, 9/24, 464 p.

Ce roman fait suite à Harlem shuffle, que j’ai largement préféré à ce 2e tome. L’auteur y insiste trop sur le côté On vit une époque pourrie, rien ne va plus. Ainsi quand il met en scène le New York du début des années 1970, c’est un grand déclin partout, même les voyous d’Harlem ne respectent plus aucune règle, n’ont « plus d’honneur et encore moins de classe ». Quant à Ray Carney, lui depuis 4 ans a arrêté toute activité illégale et regarde sa ville où règnent « les forces du racisme et de l’oppression » contre les militants afro américains. Ray remarque aussi l’omniprésence des arnaques à l’assurance car les incendies criminels d’immeubles ne s’arrêtent plus. Et quand il décide de rendre service à un policier corrompu pour en échange avoir des billets pour le concert des Jackson Five que lui demande sa fille, c’est parti pour une journée qui tournera mal…