ROMANS
ARNOTT Robbie « Limberlost » Ed Gaïa, trad. de l’anglais
(Australie) par Laure Manceau, 10/2024, 219p, 22,50€ (Milène
THONY) En Tasmanie, Ned, 15 ans, ne rêve que d’une chose. S’acheter un
bateau à voile pour remonter à l’embouchure du fleuve, là où, petit, il avait
vu une baleine et son petit attaquer les hommes pour se venger d’avoir un
jour été harponnée. Il tue des lapins qui pullulent et vend les peaux à
l’armée qui les transforment en couvre-chefs. Il rachète un vieux canot en
bois de pin huon, qui, décapé, dégage une merveilleuse odeur de résine.
Mais il sera obligé de le vendre pour aider financièrement son père veuf et
dépressif. Ses fils sont partis à la guerre. On suivra la vie de Ned, ado au
cœur tendre, puis adulte. Merveilleux roman d’apprentissage.
Magnifiques descriptions de la nature. Remarquablement traduit.
Niveau 1
BARDON Catherine « ALMAH Une jeunesse viennoise » EDITIONS
LES ESCALES, octobre 2024, 183 pages, Roman 19,90€ (Monique
Mazzucchi) Les vingt premières années de la vie d’ALMAH, l’héroïne de la
saga les Déracinés. Enfance choyée dans une riche famille viennoise juive
(ALMAH à un précepteur, un grand peintre fait son portrait), jeunesse
studieuse (ALMAH veut être dentiste), découverte de l’amour, dans un
monde qui s’effondre inexorablement. Si les amateurs de la saga
apprécieront sans doute, on reste sur sa faim, et cet opus est
décevant. La dimension historique, artistique et sociale de l’époque
est survolée, alors qu’elle est un élément fondamental, et ce au
détriment d’une histoire assez fade. A acheter pour compléter la
série. Niveau1
CARO, Fabrice « FORT ALAMO » Ed Gallimard- 09/24-174 p 19,50 €
Lecteur Annette FAVIER. Devant la caisse du supermarché, notre héros,
Cyril, maudit en silence le type qui l’a doublé l’air de rien. Quelques minutes
plus tard, le resquilleur s’effondre sur le carrelage foudroyé. Pour Cyril c’est
le début de faits similaires qui le plongent dans un profond désarroi. Est-ce
la disparition de sa mère et la nécessité de vider la maison familiale, Noël
qui approche et ses cadeaux à trouver ? Il semble ne plus s’en sortir et
semer derrière lui le désarroi… Humour, mélancolie, tendresse, un gag
plus qu’original à acheter par tous, d’autant plus … qu’il finit bien !
(Pour les âmes sensibles) …
COBEN Harlan « Sur tes traces » Ed Belfond-10/23-379 p.-22, 90€.
Lecteur Annette FAVIER. On ne s’ennuie pas avec Harlan Coben, même
si certaines parties du récit sont peu vraisemblables. Un condamné à
perpétuité pour avoir tué son propre fils (!) s’évade avec la complicité du
Directeur de la prison. Le lecteur aura compris que notre héros est innocent
mais il devra patienter jusqu’aux dernières pages pour connaître le fin mot
d’une histoire quelque peu embrouillée !
COETZEE J.M. « Le Polonais », trad. de l’anglais par Sabine Porte,
Seuil, 09/24, 151 p., 18 € (Barbara MARTINEC) Un court roman sur
l’amour romantique qu’un renommé pianiste polonais de 72 ans voue à une
femme mariée de 48 ans, après une courte rencontre à Barcelone. Witold
utilise une langue désuète, assimile Beatriz à Beatrice de Dante, et lui
laissera en héritage 84 poèmes où il célèbre sa muse, son amour. Une
histoire qui ne tient pas la route, et personnage trop romantique, tout en
emphase poétique. Cela se veut stylé. Et peut-être se référer à la musique
de Chopin ? Je ne conseille pas.
DOUIN, Jean Luc – « La troupe des ombres » – Ed Actes Sud- 10/24
– 290 p. – 22,50€. Lecteur Annette FAVIER. L’auteur dresse une galerie
de portraits d’une kirielle de femmes fatales, actrices de cinéma et
espionnes à l’occasion. Toutes ces dames n’ont pas vraiment bonne
réputation, à part quelques-unes de renommée mondiale. Mêlant le vrai
et l’inventé, l’auteur, dans un style flamboyant et jubilatoire, ne
nous épargne rien des frasques et turpitudes de ces actrices qui
sont plus souvent au lit que devant les caméras !!
DUGAIN Marc « L’avion, Poutine, l’Amérique et moi » Albin Michel
346 pages Josette Salvi. Dans les années 80, le narrateur, un français
d’une trentaine d’années vit son rêve américain : trader, pris dans la fièvre
capitaliste il amasse l’argent. Il noue une relation avec Julia, sa collègue qui
entretient des rapports avec la CIA. Marié, père de deux enfants il délaisse
sa famille et s’aperçoit trop tard que sa femme est en profonde dépression.
Et quand elle se suicide c’est tout son univers qui vole en éclats. Soupçonné
d’être impliqué dans cette mort, il doit quitter l’Amérique. Il se réfugie en
Suisse. Au sein de la banque il va aider les oligarques russes à se bâtir des
fortunes avant l’arrivée de Poutine. Pris entre le FSB et la CIA, le narrateur
quitte l’univers de la banque pour devenir écrivain. On y retrouve ses grands
livres, de « la chambre des officiers » à une « exécution ordinaire » et ses
réflexions sur notre monde fracturé. Commencé comme un roman le
livre devient autobiographique. Difficile de démêler le vrai du faux
sur sa vie privée ou sur son rôle d’espion. C’est un livre important
pour comprendre cet auteur complexe.
FARGUES Nicolas « On est le mauvais garçon qu’on peut » P.O.L,
9/2024, 135p, 16€ (Milène THONY) L’auteur a obtenu une bourse pour
animer des ateliers d’écriture à la prison de la Santé. Etalés sur 7 mois, 2 à
3 fois par semaine. Un prisonnier lui dira « Je ne vais pas vous mentir hein.
Si je me suis inscrit à votre atelier, ce n’est pas pour l’écriture mais pour
les remises de peine ». Un autre lui demandera « La jouissance que j’ai
ressentie à l’égorger, ça, je peux le décrire ? » Il découvrira que la prison
est une passoire : des filets de bœuf, des escalopes de poulet, des merguez
scotchées sous les seins, y pénètrent, collés sur les ventres des visiteurs.
L’auteur comblera de bonheur cinq de ses participants aux ateliers
d’écriture, en leur apportant des kebabs sous plastique, cachés au fond de
son sac. Le meilleur de ses élèves était le détenu qui avait commis le crime
le plus affreux et le plus barbare. Effrayant, déroutant et parfois savoureux.
En voyant des tentes de sdf sur le boulevard, un prisonnier déclare « Ils
seraient mieux ici que dehors ! » Humour et épouvante. Niveau 1
GUEZ Jérémie « L’EQUILIBRE DES CORPS » Cl Charbonnel. Ed.
Seuil, Octobre 24, 329 p, 21 euros. Marcello, ouvrier sur un chantier de
la banlieue parisienne, adopte Ciro, gamin abandonné maltraité et sauvage.
Il l’impose à sa femme et à sa fille Chiara. Les relations entre les deux
adolescents, puis les deux adultes qu’ils sont devenus, sont une succession
de « je t’aime moi non plus » où on se perd un peu… Mal écrit, parfois
incohérent, ne pas acheter.
HAWKINS Paula « L’HEURE BLEUE » Ed Sonatine 08/24,375 p,23 €
(Gilles KRIKORIAN) Après le décès de Vanessa Chapman, artiste
plasticienne réputée, une de ses œuvres est exposée au Tate muséum de
Londres. Cette sculpture suscite l’étonnement lorsqu’on découvre un os
humain en lieu et place de celui d’un animal. James Becker, conservateur
de la fondation Fairburn, à qui Vanessa Chapman a légué tout son
patrimoine artistique, va mener l’enquête. Qui était cette artiste qui vivait
recluse sur une presqu’île écossaise ? Thriller construit avec une
alternance importante de flash-back et de fragments du journal
intime de Vanessa Chapman qui alourdissent l’histoire et diminuent
l’intensité du suspens. Niveau 1.
JOY David « LES DEUX VISAGES DU MONDE » Cl Charbo. Sonatine,
anglais (E.U), Octobre 24, 422 pages, 23 euros. Un policier tabassé
par le KKK, une étudiante afro-américaine qui avait enduit de peinture
rouge sang la statue d’un héros sudiste assassiné. On croyait pourtant que
tout le monde s’entendait bien dans cette bourgade de Caroline du Nord et
que le racisme n’y existait plus…A acheter si on peut …Niveau 1
KERN Étienne « La vie meilleure », Gallimard, 08/24, 192 p., 12,99
€ (Barbara MARTINEC) L’auteur s’intéresse au parcours d’Émile Coué :
un pharmacien qui voulait aider les gens, être utile, faire le bien, et qui a
développé une méthode de guérison basée au début sur l’hypnose et
ensuite sur l’autosuggestion. Devenu guérisseur et professeur d’optimisme,
en 1921 il a sorti son livre et a vécu alors, à 64 ans, son moment de gloire.
L’auteur tire des parallèles avec son activité d’écriture qui, elle aussi,
viserait la vie meilleure… On a apprécié son approche : il parle de l’homme
privé et de l’homme public, mais l’ensemble est anecdotique, sans
grand effet.
LABRO, Philippe- « Deux gimlets sur la 5ème Avenue » Ed Gallimard-
09/24- 125 p- 17 € – Lecteur Annette FAVIER. D’habitude l’auteur écrit
plutôt des souvenirs tels « j’irais nager dans plus de rivières » ou « tomber
sept fois, se relever huit », ici c’est une courte « novella » (dixit), une
histoire de deux amants qui se sont aimés à vingt ans à Paris, se séparent
et se retrouvent quarante plus tard à New York après les attentats du 11
Septembre. Entre ces deux dates, l’auteur décrit un rendez-vous manqué
entre deux êtres. Bien sûr, nous avons droit à moult descriptions de New
York chère à son cœur, mais franchement c’est un peu longuet …Rien de
bien passionnant ! Au fait, « le gimlet » est un cocktail ! celui de
leur retrouvaille !
LEGARDINIER Gilles « J’ai commencé par mourir » 10/24. 481 p.
Ed. : Flammarion. Lecteur Annie Dracos. Christopher Ruynard hérite
d’une propriété dans un village perdu, en bord de mer situé en Ecosse. Il
ne sait pas par quels liens de descendance cette maison lui revient. Il est
subjugué par le lieu magique, envoûtant mais dangereux avant même son
arrivée dans le village. Une jeune femme va l’accompagner dans ses
recherches au sein du village et à deux ils vont résoudre cette énigme, qui
date de 1668. Légende, mystère, trahisons, convoitise qui se répercutent
de générations en générations. Mon avis : Roman passionnant dès les
premières pages, le départ est un peu original et surprenant mais le fil du
secret se déroule et nous amène dans un monde de jalousie mais aussi
d’amitié et d’amour. Très bien écrit, vivant, fluide, pas de temps mort.
J’ai beaucoup aimé. A acheter
LOUIS Edouard « L’effondrement » Le Seuil, 10/24, 231p,
20€(Milène THONY) La honte du regard des autres quand on est pauvre.
Mon frère disait : J’ai bu pour m’évader et l’alcool est devenue ma prison.
Je ne laisserai pas le père t’écraser comme il m’a écrasé. L’auteur cherche
à expliquer la mort de son demi-frère, à 38 ans, abandonné par son père
biologique. Ses anciennes compagnes se souviennent d’un amoureux
tendre finissant toujours par tout détruire. Il rêvait d’une vie de gloire. Ses
rêves se heurtaient à la réalité qui était la sienne et le blessaient. Il pensait
que son père qui avait disparu, reviendrait et l’aimerait. Lucide, fort et
poignant. Niveau 1
MAYUMI NABA « LE PONT DE HURLEVENT », Ed Picquier 09/24, 160
p, 18 € (Gilles KRIKORIAN) 3 récits constituent ce roman japonais qui
relate diverses étapes de l’existence humaine. Le fil conducteur de ces
5
nouvelles concerne la vie de 3 femmes. L’autrice aborde ce sujet avec
beaucoup de sensibilité et de poésie. Les réflexions qu’elle nous
livre sont empreintes d’espoir et de tendresse. La nostalgie s’invite
aisément lors de l’évocation du temps qui passe. Niveau 1.
MEYER Deon « Leo » Gallimard série noire, 8/2024, 618p, 23€
(Céline DOBBELS) L’action se déroule en Afrique du Sud après le président
Mandela. Ce livre ne se lit pas, il se DÉVORE. Chapitres courts, beaucoup
de rythme. On est en permanence tenu en haleine et on apprend beaucoup
sur les faiblesses liées à la corruption de certains états africains (la Libye
de Monsieur Khadafi entre autres). Heureusement, 2 policiers intègres et
compétents mènent l’enquête avec en prime de la tension un des deux qui
arrivera à son mariage pile à l’heure. A acheter sans restriction.
OATES Joyce Carol « Boucher » Philippe Rey 700 pages Josette
Salvi. Fin du 19ème siècle, Jonathan écrit un livre qui se veut un hommage
à son père Silas pour les 10 ans de sa mort. Silas Aloysius est né en 1812
dans une famille bourgeoise, où le père et ses frères ont fait des études de
médecine à Harvard. Silas ne sera pas admis et sera rejeté par une jeune
fille dont il est tombé amoureux. Frustré, il deviendra stagiaire d’un médecin
de campagne, puis directeur d’un asile psychiatrique de femmes. Persuadé
d’être un grand médecin il va se servir du corps des femmes pour mener
ses expériences avec une cruauté et un sadisme extraordinaire. Il sera
pourtant reconnu par ses pairs comme le père de la gyno-psychiatrie avec
des inventions qui seront utilisés jusqu’au milieu du 19ème comme la
camisole de Weir, le lit de tranquillité, l’hydrothérapie. Le livre devient
passionnant avec les témoignages des femmes victimes de Silas.
Personnes sensibles s’abstenir car il y a des scènes insoutenables
dans ce roman. Toutefois je pense qu’il faut le lire car Oates nous
donne à voir la médecine au 19ème siècle et les violences faites aux
femmes par des hommes qui se croient tout puissants et bénéficient
d’une impunité totale.
O’NAN, Stewart- « Ocean state » Ed de l’Olivier- 10/24-288 p-
23,50 €- Lecteur Annette FAVIER. Dans le Rhode Island une jeunesse
désœuvrée suit l’exemple de ses parents dont les mœurs, ne sont pas
toujours respectables. Des couples éphémères se disputent et se
raccommodent jusqu’au drame dont est témoin une gamine de 13 ans qui
met en cause sa sœur. Ce roman aux accents tragiques comme dit
l’éditeur, ne laisse pas une image bien réjouissante de l’Amérique
contemporaine. A lire faute de mieux !
PULIXI, Piergiorgio « La Librairie des chats noirs » – Ed.
Gallmeister- 09/24- 280 p. 22,90 € Lecteur Annette FAVIER.
Comment un petit libraire de CAGLIARI, spécialiste de romans policiers, va
aider à démasquer un tueur en série particulièrement inventif. Vous le
saurez en dégustant ce petit « chef d’œuvre » sans prétention où l’auteur
décrit avec justesse la vie d’une petite cité sicilienne. Les poids lourds de
la littérature policière américaine vont trouver chez PULIXI un
concurrent sérieux qui renouvelle le genre !
RASH Ron « Une Tombe pour deux » Gallimard, la noire, 9/2024,
300 p, 20€ (Céline DOBBELS) 1951, en Caroline du Nord, dans une petite
ville. Les Hampton, monsieur, madame et leur fils Jacob, sont parmi « les
notables », ils ont la scierie et un grand magasin général. Ils vivent mal
l’amitié de Jacob pour un ancien polio, donc abîmé par la maladie, croquemort et encore plus mal l’amour qu’il porte à Naomi, pas du tout, à leurs
yeux, du même statut social. Ils profitent du départ de Jacob combattre en
Corée (du nord) pour mettre en action un plan odieux et machiavélique. « Il
y avait tant de mensonges à garder en mémoire et d’autres viendraient s’y
ajouter comme une longue file de wagons de marchandises engagés sur
une pente raide, qu’un seul se détache et ce serait la catastrophe ». Certes,
roman noir, mais écrit par Ron Rash et ça se dévore. Captivant.
ROONEY Sally : « Intermezzo », traduit de l’anglais (Irlande)
Gallimard, sept 2024, 22euros, 464pages. Lecteur Magali ROIG.
Ivan,22 ans, joueur d’échecs prodige mais timide et son frère Peter, fringant
avocat trentenaire, éloignés l’un de l’autre par les années, l’indifférence et
le ressentiment se retrouvent à la mort de leur père. Ce deuil va être
l’occasion pour les deux hommes de vivre des amours bouleversantes, de
s’épancher sur le passé et de questionner leurs relations conflictuelles. Dans
ce roman, Sally Rooney, nouvelle « star » de la littérature mondiale,
s’interroge sur la confusion des sentiments, l’ambiguïté des relations
humaines, la difficulté des choix de vie ; avec beaucoup d’acuité, l’auteure
décrit la quête identitaire, les inégalités sociales, les privilèges, le
consentement amoureux, questions qui touchent la génération actuelle.
Bon roman narratif au rythme lent et à l’écriture riche. Pour toute
bibliothèque.
SWANSON Peter « Neuf vies », trad. de l’américain par Christophe
Cuq, Gallmeister, 01/24, 416 p., 24,90 € (Barbara MARTINEC) Un
polar simple et efficace qui reprend le schéma déployé par Agatha Christie
dans Ils étaient dix. Une seule et même lettre envoyée à 9 adresses, une
menace de mort qui pèse sur les 9 personnes. L’auteur dresse en quelques
scènes le portrait de chacune des victimes et maintient le suspense tout le
long de la narration. Niveau 1. Achat conseillé.
WASSMO Herbjorg « Mon autre » Gaïa, trad. du norvégien par
Françoise Heide, 9/2024, 549p, 24,50€ (Milène THONY) L’histoire
d’un couple qu’on suit pendant 40 ans. Rut et Gorm se sont connus enfants.
Rut est devenue peintre. Elle photographie ses sujets avant de les peindre
sur d’immenses tableaux qu’elle vend une fortune mais qu’elle n’accroche
jamais dans sa maison. Gorm, lui, n’est pas heureux. Il a accepté de
reprendre les rênes de la florissante société fondée par le grand-père mais
son rêve c’est de devenir écrivain. Son chemin croisera à nouveau celui de
Rut et ils connaitront l’amour vrai, brûlant, après avoir vécu des mariages
ratés. Histoire merveilleusement racontée. Quel bonheur de lire à
nouveau cet auteur enchanteur qui vous fait toucher du doigt la
puissance de l’art et de la peinture. Très beau roman, très
émouvant. J’ai adoré ! Niveau 1
VALCKE STRAUSS Monique « Cours Mirabeau » Actes Sud, 10/2024,
125p + photos, 16,80€ (Milène THONY) L’autrice, juive allemande née
en 1936, raconte comment elle et son frère ont survécu aux persécutions
nazies à Aix en Provence, entre 40 et 44. Mon grand-père avait créé en
Allemagne un commerce florissant de machines et d’outils. Mon père y était
fondé de pouvoir. Fuyant la montée du nazisme, ils vinrent en France. Mon
père s’engagea dans la Résistance. Ma mère cuisinait des quenelles de
pieuvre qu’elle vendait aux restaurants du cours Mirabeau. Anémiés, les
enfants sont envoyés, seuls, par le train, en Suisse, sous un faux nom.
Terrifiés, à 7 et 5 ans, ils franchiront la frontière, se blessant aux barbelés.
Ils seront recueillis par un policier qui les soignera. Puis séparés pour être
placés dans des familles. Ils seront sans nouvelles de leurs parents pendant
des années. De retour à Aix, ils vivront à l’Harmas. Sur la couverture, très
jolie photo des enfants se tenant par la main. La guerre à hauteur d’enfant.
Incroyable document. Bouleversant. Niveau 1